Archives mensuelles : février 2022

La face d’homme

Jusqu’ici, nous avons parlé d’animaux, et nous continuerons. Mais l’aigle, le lion et le taureau, comme nous l’avons observé sont parmi les 4 Vivants, qui, comme les évangélistes, entourent le Christ ressuscité. Nous finissons la série, en parlant de « la face d’homme ».

La face d’homme condense en elle toute notre identité et notre rapport au monde et aux autres, grâce aux cinq sens et à nos états d’âme qui s’y lisent aisément. Elle nous permet de communiquer, elle montre notre race, notre âge, notre humeur, notre rapport social. Elle est « pour l’autre » et nous ne voyons pas notre propre face, qui se tourne vers l’autre, vers notre altérité. De plus, elle condense en elle-même les trois autres vivants, l’aigle par les yeux, le lion par la gorge et la voix, et le taureau, car c’est par la face que le désir s’exprime.

Quelle est notre réelle altérité ? À quoi peut faire face la Face humaine, sinon au Dieu Créateur de toutes choses ? Et pourquoi faire sinon pour lui rendre grâce, par la Parole humaine qui fait connaître l’acte de reconnaissance. Action de grâce donc, mais exégèse aussi, car la face montre l’intérieur à l’extérieur. La Face humaine symbolise donc la puissance d’exégèse du Verbe et son action de grâce.

Nous comprenons que Le Christ, le Verbe incarné, s’est incarné pour ouvrir notre intelligence à la compréhension de la Vérité révélée (Luc 24, 45), nous a ouvert la voie de l’action de grâce parfaite (1 Co 11, 23-14).
L’évangéliste Saint Mathieu, est apparenté à la face d’homme.

Le taureau

Dans la bible, les animaux sont très fortement présents dès le serpent de la Genèse. Et comme toutes les images que l’Écriture contient, ils sont à interpréter symboliquement. Ainsi, les animaux nous montrent des capacités psychiques de l’homme. Aujourd’hui nous parlons du taureau.

Le taureau nous montre une violence sans discernement, ses cornes déchirent, éventrent, transpercent, et sa puissance d’insémination est sans limite. Châtré, le bœuf sert encore à inséminer… la terre, en tirant la charrue. Image de l’animalité pure et de la puissance non maîtrisée, il est à sacrifier, comme dans ce rituel pré-chrétien de la corrida, où l’homme apprend à dominer et transcender sa propre animalité, ou sur l’autel du temple de Jérusalem.

L’Aleph, 1ère lettre de l’alphabet hébreu et dont le hiéroglyphe antique est un taureau, nous montre le principe de création. Le taureau désigne le désir primordial de l’homme, antérieur à tous les autres, le désir de Dieu. Et il doit être châtré, pour qu’il n’engendre pas d’autres désirs qui nous en détourneraient. Il reste fécond pour inséminer notre Nature Humaine et servir sa transformation et sa réalisation.

Nous comprenons pourquoi un Taureau entoure le Christ, qui est le Fils et par Lui seul nous voyons le Père (Jn 14:9). Le Christ est le principe même de la création (Jn 1:3, Co 1:16), Il est pleinement le désir du Père, manifesté au Jourdain : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en Lui, je me suis désiré » (Matthieu 3:17)
L’évangéliste Saint Luc, est apparenté au Taureau.